Je compte jusqu’à 3 !

« Là Antoine ça va faire! Je compte jusqu’à 3 : 1; 2; 3!» N’est-ce pas une super tactique pour motiver votre enfant à faire ce qui lui est demandé? Pour beaucoup d’entres-eux, ils se mettront en action dès qu’ils entendront le chiffre 1, 2 tout au plus. Mais quelques petits curieux se demandent bien ce qui se passe après 3. Et vous, le savez-vous?

L’une des erreurs courantes avec cette technique, c’est que plusieurs parents l’utilisent dans un état impulsif, sans réfléchir à la conséquence qui viendra après le fameux 3. Ce faisant, lorsque l’aventurier décide de ne pas se mettre en action jusqu’à la fin du décompte, le parent n’est pas préparé à agir en conséquence. Pris au dépourvu, celui-ci risque alors d’imposer une conséquence illogique ou démesurée à l’enfant. Cette façon d’appliquer la méthode du décompte est à la fois insécurisante pour le parent et l’enfant. Ce dernier doit avoir été prévenu de la conséquence s’il fait le choix de ne pas respecter la consigne avant la fin du décompte. Pour vous faciliter la tâche, vous pouvez cibler quelques situations où vous avez souvent tendance à utiliser la méthode du décompte et prévoir à l’avance la conséquence à venir.

«1, 2, 2 ¼ , 2 ½, 2 ¾, 3!» Il arrive aussi que le 3 secondes se transforme en 5, 6 secondes et plus, pour diverses raisons. Il est possible que le parent n’ait pas le goût d’appliquer la conséquence (parce qu’appliquer une conséquence demande parfois bien de l’énergie!) et préfère laisser un peu plus de temps à l’enfant, ou encore il se rend compte que le délai de 3 secondes n’était peut-être pas suffisant pour que l’enfant range tous ses jeux, etc. Quoi qu’il en soit, si vous choisissez d’utiliser une méthode, vous devez assumer votre choix jusqu’au bout si vous voulez que ce soit efficace. Il est préférable de ne pas utiliser ce genre de méthode si l’on sait à l’avance que nous n’aurons pas l’énergie pour appliquer la conséquence ou si le délai laissé à l’enfant n’est pas réaliste

Un peu dans le même sens, il y a également le : «1, 2, 3! Allez Antoine, tu t’en viens! Maman à compté jusqu’à 3, là c’est fini! Allez! Sinon, tu vas avoir une conséquence mon grand!». Cette façon de faire envoie le message à l’enfant qu’en réalité, après 3, il peux encore continuer à faire ce qu’il était en train de faire, du moins pour quelques secondes/minutes. Vous perdez ainsi toute l’efficacité de cette technique.

En réalité, le nom de cette technique devrait ressembler à quelque chose du genre : 1, 2, 3, conséquence; ou encore 1, 2, 3, j’agis! Lorsque le fameux 3 est prononcé, il est malheureusement trop tard pour que petit loup se décide à se mettre en action. Plusieurs enfants se rendront à la limite et c’est lorsque le parent s’apprête à appliquer la conséquence qu’on peut entendre quelque chose comme : «OK, j’arrête de frapper sur le mur avec mon auto!». Le parent peut donc avoir envie de lui laisser une chance supplémentaire parce qu’il a finalement fait ce qui lui était demandé. Mais si l’on n’applique pas la conséquence immédiatement après 3 comme prévu, l’enfant retient qu’il a encore un peu de «lousse» et soyez certain qu’il en profitera. Alors Antoine désolé, mais tu n’as pas arrêté avant que je dise 3. Je range ton auto pour aujourd’hui comme je te l’avais dis. Demain tu feras un meilleur choix .

Auteur: Suzie Chiasson-Renaud: Bachelière en psychoéducation, coach familial chez SOSNancy