Sur le ring des devoirs et leçons

Devoirs et leçons

Dans plusieurs familles, chaque soir, c’est la bataille afin d’obliger les enfants à faire leurs devoirs et leçons. Ça se termine plus souvent qu’autrement dans menaces, les cris et les pleurs.

Il faut comprendre que tout le monde est fatigué, souvent pressé par la routine condensée du soir, l’enfant a ses batteries attentionnelles à plat et le parent, lui, est souvent en manque de patience!

Et c’est encore pire quand il y a plusieurs enfants ou que l’enfant éprouve des difficultés d’apprentissage. En effet, personne ne se sent très motivé à exécuter des tâches dans lesquelles il se sent incompétent! Personnellement, je suis nulle en tricot et, étrangement, je déteste ça! Mais en attendant que les écoles se décident à réduire considérablement la tâche des enfants le soir, voici quelques stratégies pour faire face aux difficultés courantes.

Quelques trucs de base :

Bien que tous les enfants soient différents, certaines stratégies peuvent faciliter la période de devoirs dans toutes les familles. En voici quelques unes :

  • Adoptez (et tenez!) une routine stable. Déterminez avec l’enfant, selon ses besoins particuliers et l’horaire familial, l’endroit et  le moment où seront exécutés les devoirs et leçons ainsi que les règles de fonctionnement et les attentes de chacun. Il peut être intéressant de mettre le tout par écrit et de préparer une sorte de contrat que l’enfant signera ou, tout au moins, pourra garder en référence. Attention toutefois, la constance est nécessaire car rien ne sert d’écrire des règles si on passe sont temps à faire des exceptions!
  • Limitez les distractions: Fermez la télé, évitez le va et vient et les discussions autour de l’enfant et assurez-vous d’occuper les plus petits à une activité calme ou encore trouvez un endroit calme comme un bureau de travail dans la chambre de l’enfant. Dans certains cas, il peut être intéressant de permettre à l’enfant d’écouter de la musique avec ses écouteurs afin de se créer une « bulle » propice à la concentration.
  • Adoptez une attitude motivante : Pensez aux enseignants que vous avez le plus aimé et qui suscitaient en vous l’envie d’apprendre, de faire des efforts et de vous dépasser. Quelle attitude avaient-ils? Ils étaient probablement souriants, calmes, enthousiastes, vous démontraient leur confiance et évitaient de vous critiquer continuellement, non?

Quel soutien devrais-je donner à mon enfant selon son âge?

L’un des objectifs des devoirs et leçons est de développer l’autonomie des enfants. Il n’est donc ni nécessaire, ni même souhaitable que vous soyez toujours à ses côtés. En classe, votre enfant est capable de travailler seul, alors il le peut aussi à la maison. Mais comme l’autonomie se développe graduellement, je vous propose de diminuer progressivement le soutien offert. Voici quelques repères, mais il faut toutefois s’ajuster aux besoins et à la maturité de chaque enfant.

1e année :

L’enfant a besoin de votre présence continue pendant toute la période des devoirs et leçons. Attention toutefois à ne pas faire les choses à sa place. Il est capable d’apporter lui-même son sac d’école près de la table, de sortir son matériel et de déterminer par quoi il désire commencer. C’est aussi à lui d’écrire et d’effacer s’il se trompe…

2e et 3e année :

La supervision doit rester étroite, mais l’enfant est maintenant en mesure de lire lui-même ce qu’il a à faire et de l’exécuter seul. Ainsi,  les devoirs devraient être faits dans la pièce où se trouve l’adulte, mais celui-ci peut vaquer à ses occupations et venir voir toutes les cinq à dix minutes où l’enfant en est.  Le jeune aura aussi besoin de l’adulte afin d’étudier ses leçons.

4e, 5e et 6e année

L’enfant devrait maintenant nécessiter une supervision minimale. Le parent rappelle à l’enfant qu’il est temps de débuter ses travaux, s’assure qu’il se met à la tâche, vérifie à la fin que tout est complété et fait reprendre tout travail bâclé. Le jeune peut travailler seul, dans sa chambre ou ailleurs, et réfère au parent pour des questions. Dans plusieurs cas, ils auront aussi appris, à l’école, des façons d’étudier seuls.

Secondaire

Le travail du parent est maintenant davantage un rôle de guide et de soutien. L’adulte pourra aider le jeune à organiser son travail, lui faire des rappels et s’intéresser à ce qu’il fait mais, généralement, il devrait laisser l’adolescent autonome dans la gestion de ses devoirs. Si, toutefois, l’école avise régulièrement que des travaux ne sont pas remis ou si les notes dégringolent, on pourra évidemment resserrer l’encadrement.

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Les problèmes les plus fréquents… et quelques pistes de solution

L’enfant qui pleurniche ou qui bougonne :

Évidemment, la pire chose à faire est de se mettre à bougonner aussi! On alimente alors le climat négatif. Mais avouons que c’est très difficile de rester patients quand l’attitude de l’enfant est désagréable! À l’inverse, accorder trop d’attention à ses lamentations risque fort d’accentuer le problème puisque l’oreille attentive du parent ou ses encouragements peuvent représenter des gains importants.

Je vous suggère d’être d’abord très clair sur une chose: Non, dans la vie tout n’est pas toujours agréable et il arrive fréquemment qu’on doive faire des choses ennuyantes même si on est fatigués et qu’on aurait plutôt envie de s’amuser. En même temps, se plaindre constamment n’arrangera rien et risque même de rendre ce moment encore plus désagréable. Je n’aime pas particulièrement laver la vaisselle, mais je dois le faire tous les jours et même si je pleure, elle ne se nettoiera pas plus vite.

La meilleure solution est d’établir clairement les attitudes attendues et celles qui ne sont pas tolérées. Par la suite, la règle sera simple : « Que tu aimes cela ou non, tu dois faire tes devoirs.  Si tu travailles avec une attitude agréable, il me fera plaisir de t’aider, mais si tu es désagréable, je m’éloigne et tu devras travailler seul quelques minutes. Si ton attitude s’améliore je reviendrai t’aider avec plaisir. » Appliquez cette règle après un seul avertissement et n’attendez pas d’être à bout de patience avant d’être conséquent.

L’enfant perd son temps

Que ce soit en raison d’une difficulté attentionnelle ou par paresse, bien des enfants se traînent les pieds à l’heure des devoirs alors que les parents tentent de les pousser à se mettre en action.  Pour les plus jeunes, je vous suggère, plutôt que de lui faire constamment des rappels, de morceler la tâche et plus petites portions, d’évaluer le temps requis pour chacune et d’installer une minuterie. L’enfant pourrait obtenir un collant sur un tableau de motivation chaque fois qu’il réussi à terminer avant la sonnerie.

Pour les plus vieux, on peut prévoir un temps minimal et maximal qui sera alloué à la période des devoirs et leçons. S’il termine avant la fin, l’enfant pourra faire de la lecture, mais s’il traîne et n’a pas terminé, vous écrirez alors une note à l’enseignante lui expliquant que le jeune a perdu son temps. Il devra ensuite assumer les conséquences. Toutefois, s’il désire poursuivre au-delà de la période afin de terminer ses travaux, il pourra tout de même le faire, mais sans votre aide.

On peut aussi aider à sa concentration à l’aide de coquilles antibruit ou de musique et utiliser des objets à manipuler ou un lézard lourd qu’on pose sur les genoux de l’enfant pour l’apaiser. Vous pouvez trouver nombre d’objets favorisant la concentration sur www.fdmt.ca.

On peut aussi prévoir le moment des devoirs juste avant une activité plaisante ou son émission préférée afin de le motiver à s’activer.

L’enfant refuse de faire ses devoirs

école

Si l’enfant refuse carrément de faire ses devoirs, ne vous engagez pas dans une lutte de pouvoir avec lui. Assurez-vous qu’il ne fait rien d’autre pendant la période d’étude prévue, puis appliquez une conséquence. Informez également l’enseignant du refus de l’enfant. L’enfant fera ainsi ses propres choix, mais devra les assumer. Il est aussi possible d’accumuler le travail non fait et de demander à l’enfant de le terminer le week-end avant d’avoir accès à toute autre activité.

Quant aux leçons, on peut bien sûr tenter de rendre l’étude plus agréable, mais si l’enfant s’entête, il vaut parfois mieux le laisser expérimenter le fait d’obtenir une note décevante à sa prochaine dictée. D’ailleurs, en lâchant prise, bien des parents constatent que leur enfant n’a, en fait, pas besoin d’étudier pour avoir de bonnes notes!

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