7 trucs pour profiter de l’été avec les enfants sans se brûler.
Enfin les vacances!
« Enfin les vacances d’été sont arrivées! », crient en cœur les enfants!!! « Dam-dam-dam-walap-dou… c’est le temps des vacaaanceees!!! », chante-t-on en famille. Le temps de la farniente, des longues journées paresseuses à se reposer, les petits courent après les papillons et les lucioles, les plus grand s’étendent dans l’herbe pour observer
les formes dans les nuages alors que les adolescents se racontent des blagues sous les étoiles. Ils feront des châteaux de sable, apprendront à faire siffler les brins d’herbe et attraperont des grenouilles dans l’étang sous le regard attendri de leurs parents qui relaxent dans la balançoire…
Quoi? Ce n’est pas comme ça chez-vous? Est-ce que ça ressemble plutôt à ceci? Six heures, le réveil sonne. « Embraye! Grouille! Dépêche! Habille-toi! Mange tes céréales! Vite! Arrête de niaiser! Met tes scandales on s’en va au camp de jour! » L’animateur accueille Samuel : « Allez! Grouille! Dépêche! Tout le monde t’attend! Tous en rang, on met la crème solaire et le chasse moustique! Ensuite on a l’activité un, puis la deux, puis la trois, ensuite le diner, puis… Allez! Écoute bien les consignes, participe bien aux activités! Tu n’aimes pas ça? Participe quand même! Et soit gentil avec le petit William, même s’il te bouscule! Go! Go! Go! On s’active »!
Les tout-petits ne sont pas en reste. Le planning des garderies est tout aussi garni. Un peu de bricolage, ensuite la collation, puis on sort dehors faire un rallye, ensuite on joue au ballon, puis c’est le dîner, puis… « Faut travailler le langage de Clara, la motricité fine de Simon et les habiletés sociales de Marc-Antoine! Et puis il y a Marie-Sophie qui n’est toujours pas propre à 2 ans et demi, faudrait y voir… » La mère de Christophe vient le reconduire : « Je suis en congé aujourd’hui, mais il voulait venir quand-même à la garderie pour voir les amis. En plus il fera plein d’activités, ce sera plus agréable pour lui. Et moi, ça me donnera le temps de faire le ménage du sous-sol, celui du cabanon, nettoyer mes plates-bandes, faire les commissions et laver la voiture. »
La fin de la journée arrive enfin : « Accélère, grouille, dépêche! Arrête de lambiner! Embarque dans l’auto, faut arrêter à l’épicerie. On va te mettre un petit DVD dans l’auto pour passer le temps. » Au retour à la maison, on saute dans la piscine, puis on soupe, puis on va faire une ballade à vélo, puis on saute dans le bain et hop au lit : « Dépêche-toi à dormir car il y a le camp demain! » La fin de semaine arrive? Samedi on va aux glissades d’eau, dimanche en randonné, le week-end suivant on va au festival de n’importe quoi, puis l’autre on part en camping à 5 heures de route où il y a plein d’activités intéressantes, puis ensuite on fait…, puis on fait…. Il pleut? Pas grave! La salle de jeu déborde de jeux éducatifs et stimulants. Au pire, y’a la télé, l’ordinateur, la tablette ou le téléphone de papa qui offrent tout plein de jeux pour occuper les marmots. Pas de temps mort! On s’occupe!
Arrivent finalement les vacances des parents! Va-t-on va relaxer maintenant..? Mais non! On empile la moitié de la maison dans la voiture, on tente de trouver une place pour les enfants et on part n’importe où… faire des activités! Quand arrive le mois d’Août, tout le monde est crevé, cerné et irritable et on se demande bien pourquoi. « On ne peut pas être fatigué, on est en vacances!!!! » Juste à me relire, moi je suis essoufflée!
La culture de l’action perpétuelle, de la performance, même dans le plaisir. Le bonheur simple, la paix, les petites joies ne sont plus suffisantes, il faut davantage. Il faut des « wow », que ça bouge, qu’on fasse de nouvelles choses, qu’on découvre sans arrêt de nouveaux endroits. On se sent mal à l’aise quand on voit nos enfants ne rien faire. « Ils manquent certainement de quelque chose! Faut les stimuler!»
Or, le cerveau des enfants a besoin de pauses afin de se régénérer et se développer adéquatement. Trop de stimulation entraîne de la fatigue et du stress, qui entraînent à leurs tour de l’irritabilité, de l’agitation, des difficultés d’attention, un affaiblissement du système immunitaire, des perturbations du sommeil et parfois des dérèglements de l’appétit. Dans notre désir d’offrir à nos enfants ce qu’il y a de mieux, de leur permettre de faire toutes ces activités dont on a rêvé dans notre prime jeunesse, on les maintient dans l’activité perpétuelle, on les anime et les stimulent à l’excès. De ce fait, on les empêche d’explorer, de créer, d’inventer et de simplement prendre le temps de vivre et d’être… des enfants!
Nous aussi, habitués à notre rythme de vie effréné, on a bien du mal à s’assoir sans culpabiliser. « Je néglige certainement de faire quelque chose d’essentiel! N’y aurait-il pas quelques grains de poussière dans la maison? Ne devrais-je pas animer les enfants? Je passe si peu de temps avec eux, je ne peux pas les laisser jouer seuls… Et puis il y a ma plate bande qui semble bien mal entretenue en comparaison de celle de ma voisine! »
Encore et toujours, l’art du juste milieu!
Bon, ceci dit, on ne va tout de même pas retourner soixante-dix ans en arrière et n’offrir aux enfants qu’un vieux pneu et un bâton pour s’amuser! De plus, il faut travailler. Rester à la maison n’est donc pas une option et le camp de jours ou la garderie sont malheureusement indispensables. Mais peut-être qu’on devrait prendre cinq petites minutes pour réévaluer ce qu’on peut faire afin de se permettre de respirer un peu. Voici quelques suggestions afin que les vacances soient vraiment des vacances :
- Si possible, orienter le camp de jour vers les intérêts et le tempérament de l’enfant. Il existe des camps spécialisés pour tous les goûts. Un camp sportif pour Maxime qui a de l’énergie à revendre, un camp de théâtre pour Simon qui rêve de devenir acteur et un camp nature pour Victoria qui a une âme de scout. Attention toutefois, en particulier pour les enfants au tempérament anxieux, aux camps qui sont trop académiques et qui mettent encore de la pression de performance sur l’enfant (camp d’anglais, cliniques de hockey, etc.)
- Permettre, voire imposer une pause au retour du camp. En particulier pour les enfants de moins de 7 ans, il peut s’avérer salutaire d’instaurer une période de repos ou de jeux calmes d’environs 20 à 30 minutes au retour du camp de jour ou de la garderie afin que l’enfant s’apaise et refasse ses énergies.
- Prendre congé. Pour certains, il est possible de réduire les journées de travail pendant la saison estivale, pensez alors à réduire aussi la journée de coco à la garderie. Si vous prenez congé, permettez aussi aux enfants de rester à la maison… à ne rien faire de spécial.
- Être avec les enfants plutôt que de faire avec eux : Diminuer le nombre des activités lors des vacances et la fin de semaine afin de passer du temps paisible avec la marmaille. Si on prend les minutes passées à faire le taxi et à préparer les activités pour les investir dans la relation avec ses enfants on verra certainement la cote de bonheur familial augmenter rapidement.
- Préserver les heures de sommeil : Attention à ne pas sauter trop souvent la sieste pour les petits ou à coucher les enfants trop tard. Bien que le corps aie besoin d’un peu moins de repos en été, les enfants peuvent vite tomber en déficit de sommeil si ont est trop généreux sur les « permissions spéciales. »
- Alléger les vacances familiales : Avez-vous réellement besoin de faire huit heures de route pour trouver un bel endroit où passer les vacances? Pourquoi ne pas chercher un endroit plus près de la maison. Rendu à destination, prévoyez des activités bien sûr, mais aussi de réels moments de pause. Les plages et le camping sont généralement parfaits afin de se convaincre de s’arrêter et de vraiment relaxer.
- Laisser les enfants jour seuls et cesser de faire le G.O. : Je sais, bien des enfants ont du mal à jouer seuls et semblent totalement désemparés lorsque les adultes ne les stimulent pas. Mais c’est une question d’habitude. Plus on est là pour les animer, plus les enfants s’attendent à ce qu’on les anime et moins ils développent leur autonomie et leur imagination. Sans les laisser entièrement à eux-mêmes, on peut toutefois alterner entre des activités avec eux et des moments où ils doivent s’occuper seuls. Car au fond, les parents aussi ont besoin de vacances non?
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