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Non aux punitions physiques !

Récemment, la presse canadienne rapportait les résultats d’une étude établissant un lien évident entre l’augmentation de l’agressivité chez les enfants et l’usage, par leurs parents, de châtiments corporels.
« Les enfants qui subissent des châtiments corporels ont tendance à être plus agressifs envers leurs parents, leurs frères et sœurs, leurs amis et, plus tard, leur conjoint.
C’est la conclusion à laquelle sont arrivés deux chercheurs canadiens à la suite d’une analyse exhaustive des études portant sur ce sujet menées au cours des 20 dernières années.
Les conclusions des Drs Joan Durrant, du département de médecine familiale des sciences sociales de l’Université du Manitoba, et Ron Ensom, de l’Hôpital pour enfants Eastern Ontario, sont publiées lundi dans le Journal de l’Association médicale canadienne.
Les deux chercheurs notent qu’une étude menée auprès de 500 familles a démontré que, lorsque les parents ont été formés afin de réduire le recours à la punition physique, les comportements difficiles chez les enfants ont également diminué. » Source : site de Radio-Canada 
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/science/2012/02/06/001-chatiment-corporel-enfants.shtml

Bien qu’il convienne de ne pas culpabiliser les parents qui, un jour où ils étaient à court de moyens, ont donné une tape à leur enfant afin de se faire obéir, les punitions corporelles ne sont, en aucun cas, une façon d’exercer l’autorité parentale, pas plus, d’ailleurs, que les cris, les menaces, la culpabilisation ou les punitions démesurées ou humiliantes.

Bien qu’elles donnent l’illusion au parent d’être efficace à court terme, « la fessée » ou l’usage de punitions corporelles peuvent créer de graves problèmes chez l’enfant et nuire à la discipline.

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En effet, l’enfant frappé se responsabilise peu au regard de son comportement et adopte généralement le rôle de victime par rapport au « parent persécuteur ». Il apprend ni à juger de ses actes, ni à les remplacer par d’autres, plus adéquats, mais plutôt à mentir et à éviter que le parent, dont il apprend ainsi à craindre, le surprenne.

De plus, les coups génèrent souvent chez l’enfant une colère qu’il tentera de refouler et qui risque fort de le pousser à se venger ou qu’il extériorisera ailleurs, sur son petit frère par exemple… Effectivement, comment lui faire comprendre qu’il ne doit pas frapper son frère lorsque celui-ci refuse de lui obéir ?

Chez d’autres enfants, nous verrons apparaître des symptômes de stress et d’anxiété liés à la crainte et à la culpabilité ainsi qu’une diminution de leur estime de soi.

Par ailleurs, l’utilisation de la force physique risque d’ouvrir toute grande la porte à une escalade de la violence. En effet, si, pour obliger Maxime à rester assis sur la chaise de punition, le parent lui donne une tape sur les fesses et que celui-ci, frondeur, continue à le narguer, que doit-il faire ? Frapper plus fort ? Donner deux tapes ?

J’ai rencontré un jour un père, complètement dépassé, qui avait malencontreusement cassé deux côtes à son fils en tentant de l’attraper pour l’asseoir de force dans le bain, et une mère dont l’enfant s’était fendu le front, en tombant sur un bureau, après avoir reçu une tape qui lui a fait perdre l’équilibre. Ces parents n’étaient pourtant pas des « batteurs d’enfants » mais utilisaient plus ou moins régulièrement les tapes et la contrainte physique afin d’imposer des limites à leurs enfants.

Enfin, comme les enfants ont besoin d’un cadre clair et de limites fermes, et puisque plusieurs d’entre eux ressentent le besoin de tester régulièrement ce cadre, celui pour qui l’ultime limite est la contrainte physique risque de rechercher cette limite chez tous les adultes en autorité. Les parents accepteront-ils, alors, que l’enseignant, la gardienne ou les grands-parents utilisent ces mêmes méthodes ? Et que feront-ils lorsque la force physique de l’enfant dépassera celle des adultes ?

Des règles claires, fermes et constantes, des attentes réalistes et un climat familial respectueux permettront généralement à l’enfant d’adopter des comportements adéquats. Lorsque, malgré tout, l’enfant ne se comporte pas bien, le parent doit alors lui faire vivre les conséquences logiques de ses actes, c’est-à-dire le résultat de ses choix. Pour responsabiliser son enfant, les mesures réparatrices sont souvent aussi très efficaces.

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Toutefois, si l’on juge qu’un temps d’arrêt est nécessaire afin que l’enfant retrouve son calme ou accepte de collaborer, on pourra lui imposer, en ayant une attitude ferme et respectueuse, un retrait sur une chaise, dans sa chambre ou dans un endroit calme et rassurant. Si la tentation de frapper devient trop forte, le parent devrait se retirer lui-même dans un endroit calme ou aller marcher afin de reprendre le contrôle de ses émotions. Il vaut mieux réagir un peu plus tard qu’avoir une réaction démesurée.

Les parents qui n’arrivent pas à imposer de telles limites ou qui ont un enfant particulièrement difficile devraient consulter un professionnel qui analysera avec eux la situation et qui leur proposera des stratégies exemptes de violence.