Le stress des examens de fin d’année

sos nancy

En pleine période d’examens de fin d’année, plusieurs enfants et adolescents présentent des symptômes de stress et d’anxiété. Bien qu’un minimum de stress puisse être positif : il pousse les jeunes à étudier afin de réussir, trop de pression risque malheureusement de nuire à leurs résultats scolaires. Que peut-on faire pour les aider ?

Comment reconnaître les symptômes du stress ?

Dans les jours précédant l’examen ou la veille de celui-ci, l’enfant présente un ou plusieurs de ces symptômes :

  • Difficulté à dormir, problèmes de digestion, maux de ventre, perte d’appétit, tics nerveux, maux de tête, etc.
  • Pleurs fréquents, irritabilité, opposition, recherche de contrôle.
  • Difficulté à étudier, à se concentrer et à retenir la matière.
  • Procrastination, difficulté à se mettre à l’étude.
  • Agitation motrice, besoin de bouger plus qu’à l’habitude.

Le jour de l’examen, plusieurs jeunes ressentent les symptômes suivants :

  • Tentatives d’évitement : l’enfant ne veut plus aller à l’école, feint d’être malade, refuse de faire un examen ou un travail.
  • Il « fige » devant l’examen et perd tous ses moyens, ceci augmentant son sentiment de panique.
  • Besoin de bouger, de griffonner, de mordiller quelque chose. Certains enfants mangent carrément des parties de leurs vêtements !
  • Certains jeunes vont avoir, avant et pendant l’examen, des réactions physiques importantes se rapprochant de la crise de panique : maux de ventre, étourdissements, transpiration abondante,  sentiment d’irréalité, maux de cœur voire vomissements, besoin irrépressible de sortir de la classe.

Ce qui peut influencer le stress et l’anxiété de performance chez le jeune ?

Parents perfectionnistes

  • Les proches (père, mère, fratrie) sont particulièrement perfectionnistes et ne tolèrent pas les erreurs. La maison est impeccable, tous sont toujours bien mis, les parents occupent des postes importants, on accorde beaucoup d’importance aux détails et à la réussite, etc.
  • Les parents sont eux-mêmes perfectionnistes dans la façon d’élever l’enfant et se culpabilisent chaque fois qu’ils commettent une erreur.
  • Avec les meilleures intentions du monde, ils stimulent constamment l’enfant depuis la petite enfance, lui offrent l’occasion de faire plusieurs activités éducatives, l’inscrivent aux meilleures écoles, le poussent sans arrêt à faire mieux, à se dépasser.
  • Les parents sont très exigeants, critiquent toutes les petites erreurs, interviennent constamment sur des détails (« Regarde la dame quand elle te parle ! Souris ! Voyons, tu pourrais dire bonjour ! Tiens-toi droit, tu es assis tout croche… »).
  • Involontairement, l’un des parents laisse planer une menace de rejet lorsque l’enfant fait des erreurs, il démontre trop de déception : « Je suis déçu de toi! », « Des notes comme ça, je n’en veux plus! », « Tu n’as que ce que tu mérites. Tu n’avais pas suffisamment étudié ! »

Dans un contexte comme celui-ci, l’enfant développe souvent l’impression que ses parents et l’entourage ne l’aimeront plus s’il n’est pas parfait, s’il ne performe pas. La peur de décevoir met alors une trop grande pression sur l’enfant qui s’en demande alors trop.

Enfant surprotégé

  • Les parents sont toujours derrière l’enfant afin de lui dire quoi faire et comment le faire. Ils s’assurent qu’il ne fasse pas de gaffes, qu’il remette toujours ses devoirs à temps, sans erreurs, qu’il ne puisse pas se blesser, se tromper.
  • Les parents tentent depuis toujours de lui offrir un milieu familial parfait; ils font beaucoup de choses à sa place, tentent de s’assurer qu’il est toujours bien, qu’il ne vit pas trop de frustrations ou d’échecs. Ils sont très à l’écoute de ses émotions, le consolent, le réconfortent, l’encouragent et l’entourent à l’excès. Ils tentent par tous les moyens de rendre la vie de leur enfant facile et agréable. Ainsi, il n’a pas appris à devoir faire des efforts pour réussir ni à tolérer les difficultés. Loin de ses parents et de son milieu protégé, l’enfant se sent vite vulnérable et ne sait pas comment surmonter sa peur ou les embûches par lui-même.
  • Les parents sont aussi souvent exigeants envers l’entourage de l’enfant et ils critiquent facilement les enseignants, l’école, la garderie. Ils cherchent à obtenir ce qu’il y a de mieux pour leur enfant et renvoient donc l’impression que tout doit toujours être parfait.

Enfant performant

  • Certains jeunes réussissent facilement un peu tout ce qu’ils entreprennent. Habitués à la réussite, ils tolèrent mal le plus petit échec. Ils développent aussi parfois le sentiment que s’ils ne performent pas, ils perdront l’estime et la reconnaissance des autres. « Si je ne suis pas le meilleur, je ne suis rien. »
  • L’enfant reçoit depuis toujours beaucoup d’éloges et de compliments : il aura alors peur de décevoir. Son milieu l’a valorisé de façon démesurée. Il a besoin de susciter des « WOW ! »

Autres

  • Rivalité fraternelle : L’enfant a l’impression qu’on l’aimera plus que ses frères et sœurs s’il réussit mieux.
  • L’enfant est très timide, il a toujours peur du regard des autres.
  • L’enfant a une perception négative de lui-même. Il se sent incompétent dans plusieurs domaines, donc il cherche à exceller dans le celui où il est bon.
  • L’enfant vient d’un milieu où tout le monde performe dans ses études et il craint de se sentir le cancre de la famille.
  • L’enfant court un réel risque d’échec.

Que faire ?

Changer nos attitudes de parents

  • Éviter les réactions excessives : Ne pas réagir trop mal quand l’enfant a une mauvaise note ou quand il n’a pas eu un comportement exemplaire. Les longs sermons culpabilisants lorsqu’il commet des bévues sont inutiles et alimentent l’anxiété. Votre message doit plutôt ressembler à : « Dans la vie, il est normal de faire des erreurs, on en assume simplement les conséquences et on cherche à s’améliorer. »
  • Attention au « sur-contrôle » : être toujours derrière lui pour intervenir, lui dire quoi faire, quand le faire et comment le faire.
  •  Diminuer les critiques et cesser de relever chacune de ses erreurs.
  • Être un modèle : comment réagit-on par rapport à nos propres erreurs, devant les erreurs des autres ? Est-ce qu’on s’en demande trop?
  • Garder une routine claire, stable et allégée. On ne surcharge pas l’horaire. On peut mettre de côté certaines tâches ou activités, car si l’enfant se sent pressé par le temps, il sera davantage stressé.
  • Favoriser un bon temps de sommeil, une saine alimentation et l’exercice régulier; l’enfant aura alors plus de facilité à contrôler son stress et à garder ses neurones en forme.
  • Diminuer la pression envers l’enfant : à trop les encourager à bien faire, on leur renvoie l’image qu’on sera déçu s’ils n’ont pas une excellente note. Simplement l’encourager à faire de son mieux.

Outiller l’enfant

  • Permettre à l’enfant de s’exprimer sur ce qu’il vit sans lui couper la parole ni banaliser. Chercher avec lui ce qu’il craint vraiment. Qu’arriverait-il s’il obtenait une mauvaise note ? Quelle catastrophe anticipe-t-il ?
  • L’aider à avoir des pensées plus réalistes : « Admettons que tu rates ton examen, quelle est la pire note que tu pourrais avoir, réalistement ? Tu n’auras certainement pas zéro n’est-ce pas ? Admettons que tu aies 55 %, est-ce que tu passerais tout de même ton année ? Est-ce que TOUT LE MONDE se moquerait vraiment de toi ? »
  • L’aider à se fixer un objectif réaliste, qui n’est pas dans le « tout ou rien. » On peut viser une bonne note sans viser l’excellence.
  • Aider le jeune à se préparer à ses examens : le stress diminue quand on se sent prêt. Il faut toutefois l’arrêter s’il exagère sur l’étude.
  • Échelonner l’étude sur plusieurs jours. La veille de l’examen, faire une simple révision puisque le stress est plus élevé et que la capacité d’attention diminue.
  • Arrêter et reprendre un peu plus tard (ou le lendemain matin) quand ça ne va pas dans l’étude et que l’enfant n’arrive plus à se concentrer, plutôt que de s’acharner et de faire monter encore davantage l’angoisse. Une bonne douche ou un peu d’exercice aideront possiblement le jeune à reprendre le contrôle et à faire baisser son niveau de stress.
  • Lui enseigner à relaxer : yoga, respirations, détentes, sport, etc.
  • L’aider à se rappeler ses réussites passées quand la peur de l’échec se manifeste.

Lors de l’examen, si le cœur s’emballe et que tout s’embrouille :

Mettre l’examen de côté et prendre deux minutes pour se calmer…

  1. Se concentrer sur sa respiration et simplement respirer normalement.
  2. Se ramener dans le ICI et MAINTENANT, plutôt que de penser à l’avenir.
  3. Prêter attention à ce qui se passe dans son corps, aux bruits environnants, aux couleurs, etc.
  4. Faire taire la petite voix négative dans sa tête qui crée des scénarios catastrophes.
  5. Remplacer la voix négative par celle d’une personne qui a confiance en nous et nous encourage. « Que me dirait maman ? »

Après deux ou trois minutes, se mettre au travail malgré l’envie de fuir…

  1. Lire l’examen au complet en soulignant les mots clés au marqueur.
  2. Commencer par les questions les plus faciles.
  3. Se servir du gros bon sens, « inventer » une réponse qui semble logique si on ne se rappelle plus une réponse. Écrire quelque chose, commencer une réponse si on est « bloqué ». Souvent, quand on débute, on se rappelle tout à coup la réponse.

Finalement, si l’enfant a effectivement un échec, il est important de ne pas dramatiser la situation. Toutefois, s’il a eu une note acceptable, célébrer et aidez-le à faire le lien entre ses efforts et sa réussite. La majorité des enfants anxieux attribuent leurs échecs à eux-mêmes (« Je suis un idiot »), alors qu’ils attribuent leurs réussites à des raisons externes (« J’ai été chanceux »).