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La maudite belle-mère!

Quand les grands-parents se mêlent un peu trop de l’éducation des enfants.

Samedi soir, souper de famille hebdomadaire, et voilà que Jacob, 3 ans, fait des chichis et refuse de manger son poulet en réclamant un quatrième verre de jus de raisin. Fidèle auditrice des chroniques SOS Nancy, vous savez bien que vous ne devez pas céder devant ses pleurs et rester ferme, même devant la menace d’une crise. « Tu manges d’abord et tu auras ton jus ensuite! » Mais voilà que belle-maman s’en mêle (encore!) et s’exclame : « PÔoooovre coco à sa Mamie… il a soif et il n’est plus capable de manger… Il n’a plus faim, c’est certain, faut pas le forcer hein… Mamie va t’en donner du jus… juste un petit peu! » GRRRRRrrrrr!

En fait, j’écris ici « belle-mère », mais ce pourrait tout aussi bien être la mère, le beau-père ou encore la belle-sœur qui se permet de s’ingérer dans nos interventions. Justement, voilà la belle-sœur (qui n’a pas d’enfant bien sûr…!) et qui, devant les pleurs de notre chérubin, prend un air intelligent avant de lancer sur le ton du spécialiste : « Voilà ce que ça fait les enfants gâtés! Les parents leur donnent tout ce qu’ils veulent, alors ensuite ils font des crises pour gagner! Nancy Doyon l’a dit à la télé l’autre jour. » Re-GRRrrrrr!

Dès qu’on a des enfants, il y a toujours quelqu’un qui regarde par-dessus notre épaule afin de voir comment on s’y prend et, bien sûr, ajouter son grain de sel… Par-dessus le marché, il faut bien avouer qu’il existe des enfants particulièrement doués pour s’organiser afin que leurs parents aient l’air fou! Mais comment réagir sans créer la troisième guerre mondiale???

Lâchez prise

Faites-vous donc à l’idée; VOUS NE POUVEZ PAS élever des enfants sans vous heurter un jour ou l’autre à la désapprobation de votre entourage. Même un coach familial se fait dire par les uns qu’elle n’est pas assez sévère et par les autres qu’elle l’est trop…. Il n’y a pas qu’une seule bonne façon de faire avec les enfants et votre façon peut être parfaite même si elle est opposée à celle que vous suggère votre mère. Écoutez ses commentaires sans vous laisser ébranler. Vous n’avez pas non plus à vous justifier. Dites simplement (idéalement avec le sourire…) : « Ha oui? Toi tu serais plus sévère? Hé bien… pas moi. » Changez ensuite de sujet.

Bien entendu, vous ne réussirez à avoir cette attitude que si, à l’intérieur de vous, vous faites taire la petite voix qui vous dit que vous êtes peut-être un mauvais parent…. En effet, c’est notre propre insécurité et parfois aussi notre manque d’estime personnelle qui nous amènent à recevoir comme une attaque en plein cœur, toute critique à l’égard de nos enfants ou de notre façon de les élever. Cessez de voir votre enfant comme votre bulletin de parent! D’ailleurs, peut-être que les commentaires ne sont pas si fous et que vous auriez avantage à en tenir compte???

Laissez-en passer…

Quand les grands-parents défont vos règles ou donnent des permissions que vous n’auriez pas données, ce n’est probablement pas dramatique. Sauf dans le cas où l’enfant passe beaucoup de temps chez ses grands-parents (s’ils le gardent en semaine par exemple ou qu’ils vivent juste à côté…), il est tout à fait possible d’expliquer qu’avec grand-maman, ce sont telles règles et à la maison, ce sont d’autres règles. Les enfants s’y adapteront (comme ils le font déjà avec les règles de la garderie). On peut aussi expliquer, avec humour, que le rôle des grands-parents est de gâter les enfants, mais que les parents, eux, doivent les élever s’ils ne veulent pas qu’ils deviennent des enfants gâtés. Ainsi, quand Mamie offrira un verre de jus à Jacob alors qu’on avait refusé, on pourra sourire et dire : « Ha! La vilaine Mamie!!! Elle va encore gâter son petit garçon… D’accord, tant pis pour ce soir, mais tu sais qu’à la maison, ce ne sera pas comme ça hein? »Dans le même ordre d’idée, ne tentez pas de contrôler votre entourage en présence des enfants sous prétexte qu’ils sont un mauvais exemple ou n’agissent pas selon vos valeurs. Vous n’avez donc pas à interdire à votre beau-frère de blasphémer ou à votre sœur de jouer au cowboy avec les enfants. Le monde n’est pas parfait, autant leur apprendre très tôt à vivre avec cela…

Établissez des limites claires

rencontre

Dans le cas où l’attitude d’une personne de votre entourage vous blesse sérieusement ou encore si vous constatez que cela nuit réellement au développement de votre enfant, clarifiez vos attentes avec la personne concernée. N’attendez pas d’exploser en pleine réunion de famille! Ainsi, je vous suggère de trouver un moment opportun afin de discuter CALMEMENT et EN PRIVÉ. Sans accuser l’autre, dites clairement que, « probablement sans le vouloir », ses paroles vous blessent et que vous aimeriez qu’elle cesse ses commentaires. (Les gens font rarement volontairement du mal!) Clarifiez aussi vos attentes de la façon la plus concrète possible : « Papa, je ne veux plus que tu me parles quand j’interviens sur Juliette. Même si tu n’es pas d’accord, je veux que tu respectes mes décisions. » Dans certains cas, il sera peut-être nécessaire de mettre une distance ou d’espacer les visites afin de faire respecter votre limite. S’il est difficile pour vous de vous exprimer face à face, il est aussi possible d’écrire une lettre à la personne concernée dans laquelle vous expliquerez que vous tenez à la relation, mais que certaines choses doivent changer.

Au besoin, n’hésitez pas à consulter afin de bien faire la lumière sur les remarques que vous devriez tolérer et celles qui risquent de miner votre autorité ou votre relation avec vos enfants. Vous pourrez alors établir un plan d’action avec l’intervenant.