Au secours! Mon enfant dit qu’il est nul!!!

« JE SUIS FIER DE MOI! »

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Nous désirons tous que nos enfants soient heureux. L’estime de soi étant un des fondements de la motivation et un moteur de réussite, il importe de tenter, dès leur plus jeune âge, de les aider à développer une conscience de leur valeur personnelle. Les personnes dotées d’une bonne estime personnelle réussissent mieux à l’école, sont moins enclines au décrochage scolaire, ont moins de troubles de comportement et souffrent moins de dépression. Toutefois, l’estime de soi étant fragile, celui-ci variera tout au long de notre vie et sera teinté de nos réussites comme de nos échecs. Nous aimons nos enfants et le leur rappelons souvent bien sûr, mais que faire de plus pour les aider à développer un amour-propre solide?

QU’EST-CE QUE L’ESTIME DE SOI?

L’estime de soi est une attitude intérieure qui nous confirme que nous sommes une bonne personne, une personne digne d’amour et de considération. C’est la façon de s’accorder à soi-même de la valeur et de s’aimer malgré ses qualités et ses défauts. C’est avoir, de façon générale, une bonne opinion de soi-même tout en acceptant ses imperfections. Les enfants diront, de façon plus concrète, qu’ils sont fiers d’eux ou de certaines de leurs actions. Cet amour-propre est aussi un proche cousin de la confiance en soi, cette attitude intérieure qui nous motive et nous pousse à l’effort parce que nous croyons que nous pouvons réussir.

COMMENT SE DÉVELOPPE L’ESTIME DE SOI?

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 Pour que l’enfant développe une image personnelle positive, les compliments et le regard confiant des adultes significatifs jouent un rôle déterminant. Toutefois, souvent l’accumulation des réussites et des petites fiertés convaincront graduellement l’enfant de sa valeur. Chaque réussite laisse une empreinte émotive agréable chez l’enfant et lui renvoie la perception qu’il sera capable de réussir à nouveau, le motivant un peu plus à fournir les efforts qui le mèneront invariablement vers de nouveaux succès.

POURQUOI EST-CE SI IMPORTANT?

Les gens qui ont une bonne opinion d’eux-mêmes sont généralement plus souriants et plus heureux que les autres. Ils réussissent davantage au travail comme à l’école, choisiront un métier qui leur convient plutôt que de se contenter d’un boulot médiocre, feront des choix plus judicieux quant à leurs amitiés et à leurs relations amoureuses. Ils sauront aussi davantage rebondir lors des échecs et difficultés inévitables.

QUE FAIRE POUR NOURRIR L’ESTIME DE L’ENFANT?

  • Lui faire régulièrement des compliments sincères qui viennent du cœur. Dans certains cas, on pourra mettre en place un système de motivation de façon à accorder davantage d’attention à ses bons coups qu’à ses comportements indésirables.
  • Réalisez avec lui un coffre aux trésors ou un cahier des réussites. Placez, dans un album ou un coffre, toutes les « preuves » de ses réussites : un examen bien réussi, un bricolage génial, une photo d’un exploit sportif, un petit mot écrit de votre main qui le remercie d’un service rendu, une carte d’anniversaire d’un ami qui lui dit combien il l’apprécie, etc.
  • Évitez de le réprimander en public. Parlez de lui positivement aux autres adultes même en son absence.
  • Cessez de relever chacune de ses erreurs et de multiplier les reproches et les punitions. Choisissez vos batailles et remettez à plus tard certains apprentissages.
  • Évitez de le culpabiliser; « Tu vas me rendre malade! » « Tu as gâché nos vacances! » « Tu es méchant! » « Tu fais toujours exprès de faire pleurer ton frère! C’est cruel! » « Tu es menteur! On ne peut pas te faire confiance. » « Fais donc attention pour une fois! Chaque fois qu’on te donne quelque chose, tu le brises! Tu ne fais attention à rien! »
  • Lorsqu’il se conduit mal, parlez de son comportement comme des « erreurs », des « oublis », ou des choses qu’il n’a pas encore appris, plutôt que de lui refléter que ce sont des marques de méchanceté de sa part. Ex. : « Je crois que tu ne réalises pas l’impact des mots que tu dis quand tu es fâché. Je sais que tu ne veux pas vraiment me faire de la peine, mais ce sont des paroles blessantes. » « Ouf! Dure journée hein? Demain, je suis certain que tu vas te reprendre! » Lui faire confiance et lui faire comprendre qu’on SAIT qu’il va s’améliorer.
  • Évitez les surnoms moqueurs : girouette, tornade, Pierrot la lune, miss caprice, etc.
  • Faites-lui confiance et dites-le-lui :
  • Après une erreur : « Je sais que tu as compris et que la prochaine fois tu vas faire plus attention. »
  • Avant de partir au parc : « Je te fais confiance, je sais que tu vas bien te comporter. »
  • Face au choix de ses amis : « J’ai confiance en ton jugement, tu sais choisir les amis qui sont respectueux et gentils. »
  • Évitez les menaces ou les provocations : « Si tu ne m’obéis pas tout de suite, tu vas voir ce qui va t’arriver! » « Si tu fais ça, je te jure que tu vas le regretter!»
  • Ne cherchez pas à le prendre en défaut; « Est-ce que ça s’est bien passé chez Julien?  Tu es sûr? » (Alors que vous savez très bien qu’il a eu une grosse dispute.) Vous lui ouvrez tout grand la porte à mentir. Dites-lui plutôt directement que vous savez que ça ne s’est pas bien passé.
  • Avouez vos propres erreurs la tête haute; ça ne le poussera pas à faire les mêmes et ne diminuera pas le respect qu’il vous porte. Il apprendra plutôt à se montrer indulgent envers lui-même et les autres.
  • Rappelez-lui régulièrement combien vous l’aimez, combien vous l’admirez et êtes heureux de l’avoir comme enfant. Dites-lui : « Si j’avais une autre chance et que je pouvais choisir moi-même un enfant parmi tous ceux qui sont sur la terre, c’est toi que je choisirais… »

AU SECOURS, IL DIT QU’IL EST NUL!

Pas de panique! L’estime de soi est fragile et fluctue au cours de la vie. Le rejet d’un pair, une série de revers ou une période difficile peuvent vite influencer l’estime personnelle. L’erreur des parents : accorder une attention démesurée à ces verbalisations négatives. L’attention et l’amour ainsi reçus pourraient inciter l’enfant à reproduire de plus en plus fréquemment ce type de discours. L’accueil et l’empathie sont donc les deux meilleurs alliés du parent : « Ah oui? Tu te trouves nul? Qu’est-ce qui te fait penser ça? N’es-tu pas simplement déçu de toi aujourd’hui? » « Hum… Tu es nul ou tu es fâché contre toi-même? »

Toutefois, si ces verbalisations persistent pendant plusieurs mois et s’accompagnent d’une attitude défaitiste et d’une humeur de plus en plus maussade, il peut être pertinent de consulter un intervenant afin de vous aider à mettre en place des stratégies lui permettant de revenir à une meilleure perception de lui-même.