15 façons de nourrir l’estime de soi de nos enfants

Estime de soi


Nous désirons tous que nos enfants soient heureux. L’estime de soi étant un des fondements de la motivation et un moteur de réussite, il importe de tenter, dès leur plus jeune âge, d’aider nos cocos à développer une conscience de leur valeur personnelle. Les personnes dotées d’une bonne estime personnelle réussissent mieux à l’école, sont moins enclines au décrochage scolaire, ont moins de troubles de comportement et souffrent moins de dépression. Toutefois, l’estime de soi étant fragile, celui-ci variera tout au long de notre vie et sera teinté de nos réussites comme de nos échecs. Nous aimons nos enfants et le leur rappelons souvent bien sûr, mais que faire de plus pour les aider à développer un amour-propre solide?

QU’EST-CE QUE L’ESTIME DE SOI?

L’estime de soi est une attitude intérieure qui nous confirme que nous sommes une bonne personne, une personne digne d’amour et de considération. C’est la façon de s’accorder à soi-même de la valeur et de s’aimer malgré ses qualités et ses défauts. C’est avoir, de façon générale, une bonne opinion de soi-même tout en acceptant ses imperfections. Les enfants diront, de façon plus concrète, qu’ils sont fiers d’eux ou de certaines de leurs actions. Cet amour-propre est aussi un proche cousin de la confiance en soi, cette attitude intérieure qui nous motive et nous pousse à l’effort parce que nous croyons que nous pouvons réussir.

COMMENT SE DÉVELOPPE L’ESTIME DE SOI?

Pour que l’enfant développe une image personnelle positive, les compliments et le regard confiant des adultes significatifs jouent un rôle déterminant. Toutefois, c’est souvent l’accumulation des réussites et des petites fiertés qui convaincront graduellement l’enfant de sa valeur. Chaque réussite laisse une empreinte émotive agréable chez l’enfant et lui renvoie la perception qu’il sera capable de réussir à nouveau, le motivant un peu plus à fournir les efforts qui le mèneront invariablement vers de nouveaux succès qui nourriront à leur tour son estime personnel.

POURQUOI EST-CE SI IMPORTANT?

Les gens qui ont une bonne opinion d’eux-mêmes sont généralement plus souriants et plus heureux que les autres. Ils réussissent davantage au travail comme à l’école, savent s’affirmer sainement,  choisissent un métier qui leur convient plutôt que de se contenter d’un boulot médiocre, font des choix plus judicieux quant à leurs amitiés et à leurs relations amoureuses. Ils sont aussi souvent plus résilients et savent davantage rebondir lors des échecs et difficultés inévitables de la vie.

QUE FAIRE POUR NOURRIR L’ESTIME DE L’ENFANT?

1- Faites-lui régulièrement des compliments sincères qui viennent du cœur

Vaut mieux un « merci » sincère et bien senti que vingt « bravo champion » lancés sans trop y penser. Vous savez, la différence entre un « je t’aime » de votre conjoint lancé de façon machinale et CE « je t’aime » qu’il vous dit en vous regardant dans les yeux avec la voix chargée d’émotion?

2- Évitez de saupoudrer vos compliments de commentaires empoisonnés 

«Booon! Tu t’es enfin décidé à ranger ta chambre! Tu ne trouves pas que c’est plus joli ainsi? Tu vois que tu es capable d’être responsable quand tu veux! »

Vous ne voyez pas ce qui cloche avec ce compliment? Imaginez que votre conjoint vous dit, juste avant de sortir manger au restaurant : « Boooon! Tu t’es enfin décidé à t’habiller en robe! Tu ne trouves pas que tu es plus jolie ainsi? Tu vois que tu es capable d’être féminine quand tu veux! » Personnellement, je serais insultée pas ce « compliment », pas vous?

3- Réalisez avec lui un coffre aux trésors ou un cahier des réussites

Placez, dans un album ou un coffre, toutes les « preuves » de ses réussites : un examen bien réussi, un bricolage génial, une photo d’un exploit sportif, un petit mot écrit de votre main qui le remercie d’un service rendu, une carte d’anniversaire d’un ami qui lui dit combien il l’apprécie, etc.

Dans certains cas, on pourra aussi mettre en place un système de motivation de façon à accorder davantage d’attention à ses bons coups qu’à ses comportements indésirables.

4- Évitez de le réprimander en public

Les reproches publics sont parfois humiliants pour l’enfant qui doit, en plus d’assumer votre désapprobation, composer avec le regard des autres. Si vous devez intervenir alors que vous êtes en présence d’autres personnes, parlez-lui à voix basse ou amenez-le à l’écart.

5- Parlez de lui positivement aux autres adultes même en son absence

Savez-vous quand vos enfants vous écoutent le plus? Quand vous ne leur parlez pas! En effet, ils croient bien davantage ce qu’ils vous entendent dire à d’autres adultes que ce que vous leur dites directement. J’entends malheureusement trop souvent des parents, lorsqu’ils sont entre eux, étaler les défauts de leurs enfants et se plaindre des aléas de la parentalité. L’enfant qui entend ça, risque fort d’avoir l’impression qu’il est un boulet pour sa famille. Sans faire semblant que tout est toujours rose dans votre maison, renvoyez tout de même une image agréable de votre enfant à votre entourage.

6- Soignez vos propres pensés, vos croyances et la perception que vous avez de lui

Je dis souvent que les enfants ont une antenne de la NASA sur la tête! Ils « sentent » les gens qui les entourent et se moulent souvent inconsciemment à la perception que les adultes ont d’eux.

Connaissez-vous « l’effet pygmalion[1] »? À la fin des années soixante, deux chercheurs, Rosenthal et Jacobson, font passer un test de QI à tous les élèves d’une école primaire de San Francisco, aux États-Unis. Ils s’arrangent ensuite pour que les enseignants prennent connaissance des résultats qu’ils avaient d’abord falsifiés afin de faire croire que certains élèves, choisis au hasard, étaient en fait surdoués. À la fin de l’année, Rosenthal et Jacobson font repasser le test de QI aux élèves. Le résultat de l’expérience démontre qu’une année après le premier test, les élèves perçus par les enseignants comme plus intelligents que la moyenne ont amélioré de 5 à plus de 25 points leurs performances au test d’intelligence. Ainsi, la simple croyance de l’enseignant sur la douance de l’enfant, avait modifié de façon significative le développement ce celui-ci.

Donc, si vous avez une opinion positive de votre enfant, si vous lui faites confiance et croyez qu’il deviendra une bonne personne, vous lui permettrez possiblement de se développer à cette image.

7- Cessez de relever chacune de ses erreurs et de multiplier les reproches et les punitions

Personne n’aime être constamment pris en défaut. Imaginez qu’en voiture, votre conjoint ne cesse de surveiller ce que vous faites et passe des remarques sur chacune de vos fautes. N’aurez-vous pas envie de vous mettre en colère? De lui remettre les clés et de refuser de conduire en sa présence? Ne perdrez-vous pas progressivement votre confiance en vos talents de conductrice? Trop de pression nuit à l’estime de soi et augmente le stress. Choisissez vos batailles, n’intervenez que sur l’essentiel et remettez à plus tard certains apprentissages. Rappelez-vous que vous avez 18 ans pour tout enseigner à votre enfant!

8- Évitez de le culpabiliser

Certains parents, pour faire comprendre à l’enfant la gravité de ses actes, utilisent des phrases telles que : « Tu vas me rendre malade!» « Tu as gâché nos vacances! », « Tu es méchant! », « Tu fais toujours exprès de faire pleurer ton frère! », « Tu es un menteur! On ne peut pas te faire confiance. », « Fais donc attention pour une fois! Chaque fois qu’on te donne quelque chose, tu le brises! Tu ne fais attention à rien! » Ce type de phrases, en plus de miner la confiance en soi, fait généralement monter les mécanismes de défense de l’enfant qui sera alors peut-être tenté de mentir ou de rejeter la faute sur les autres pour éviter de se sentir coupable.

9- Dédramatisez ses erreurs

Lorsqu’il se conduit mal, parlez de son comportement comme des « erreurs », des « oublis », ou des choses qu’il n’a pas encore appris, plutôt que de lui refléter que ce sont des marques de méchanceté de sa part. Ex. : « Je crois que tu ne réalises pas l’impact des mots que tu dis quand tu es fâché. Je sais que tu ne veux pas vraiment me faire de la peine, mais ce sont des paroles blessantes. » « Ouf! Dure journée hein? Demain, je suis certaine que tu vas te reprendre! »

10- Faites-lui confiance et dites-le-lui :

Laissez-le assumer certaines responsabilités et prêtez-lui parfois des trucs qui sont importants pour vous (outils, bijoux, etc.) et dites des choses qui dénotent la confiance que vous lui portez. Par exemple, après une erreur, dites-lui : « Je sais que tu as compris et que la prochaine fois tu vas faire plus attention. » Avant qu’il parte faire une activité avec des amis: « Je te fais confiance. Amuses-toi bien. » Face au choix de ses amis : « J’ai confiance en ton jugement, tu sais choisir les amis qui sont respectueux et gentils. »

11- Assurez-vous qu’il vit régulièrement des réussites

L’estime de soi est largement influencée par le souvenir de nos réussites passées. Sans mettre de pression, confrontez régulièrement votre enfant à de petits et grands défis. En effet, chaque fois qu’il doit fournir un effort continu pour atteindre un objectif, chaque fois qu’il réussit à surmonter une difficulté, il nourrit le « super héros » en lui. Ça peut commencer très tôt, alors que Maxime termine son premier casse-tête sans aide, que Sandrine réussit à se verser un verre de jus toute seule, ensuite quand Justine gagne sa première médaille de natation, que Mathias parvient à augmenter sa note en mathématique de 5% et que Samuel termine une toile particulièrement réussie.

Pour ce faire, assurez-vous que les défis sont suffisamment difficiles pour que l’enfant doivent se dépasser, mais tout de même à sa portée. Soutenez-le sans faire à sa place et reflétez-lui que peu importe le résultat, l’effort fourni est une réussite en soi.

12- Ne cherchez pas à le piéger ou le prendre en défaut

Certains parents ouvrent toute grande la porte afin que leur enfant leur mentent : « Est-ce que ça s’est bien passé chez Julien? Tu es sûr? » (Alors que vous savez très bien qu’il a eu une grosse dispute.) L’enfant se retrouve alors doublement fautif puisqu’il aura à assumer le mensonge et la faute. Dites-lui plutôt directement que vous savez que ça ne s’est pas bien passé.

13- Avouez vos propres erreurs la tête haute 

N’ayez crainte ça ne le poussera pas à faire les mêmes gaffes et ne diminuera pas le respect qu’il vous porte. Il apprendra plutôt à se montrer indulgent envers lui-même et les autres.

14- Rappelez-lui régulièrement combien vous l’aimez, combien vous l’admirez et êtes heureux de l’avoir comme enfant

Dites-lui souvent des phrases comme: « Si j’avais une autre chance et que je pouvais choisir moi-même un enfant parmi tous ceux qui sont sur la terre, c’est toi que je choisirais… »

15- Faite sentir à votre enfant que ça vous rend heureux de passer du temps en sa compagnie

Assurez-vous de mettre régulièrement à l’horaire, des moments de plaisir en famille et ce, de façon gratuite, sans qu’il n’aie eu à le « mériter » par un comportement exemplaire.

 AU SECOURS, IL DIT QU’IL EST NUL!

Pas de panique! L’estime de soi est fragile et fluctue au cours de la vie. Le rejet d’un pair, une série de revers ou une période difficile peuvent vite influencer l’estime personnelle. L’erreur des parents : accorder une attention démesurée à ces verbalisations négatives. L’attention et l’amour ainsi reçus pourraient inciter l’enfant à reproduire de plus en plus fréquemment ce type de discours. L’accueil et l’empathie sont donc les deux meilleurs alliés du parent : « Ah oui? Tu te trouves nul? Qu’est-ce qui te fait penser ça? N’es-tu pas simplement déçu de toi aujourd’hui? » « Hum… Tu es nul ou tu es fâché contre toi-même? »

Toutefois, si ces verbalisations persistent pendant plusieurs mois et s’accompagnent d’une attitude défaitiste et d’une humeur de plus en plus maussade, il peut être pertinent de consulter un intervenant afin de vous aider à mettre en place des stratégies lui permettant de revenir à une meilleure perception de lui-même.

Nancy Doyon

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[1] Rosenthal et Jacobson (1968), L’effet Pygmalion : Je pense donc tu es (Résumé de l’expérience de Rosenthal et Jacobson en milieu scolaire)